INTERVIEW AVEC : DOMADORA
Le trio français a sorti il y a quelques jours son nouvel LP "The Violent Mystical Sukuma " ( chroniqué ICI ) et vient de terminer une tournée française en compagnie des ricains d'Ecstatic Vision .
Guillaume , William et Alex ont eu la gentillesse de répondre à quelques unes de mes questions .
Crédit photos : Domadora et Patrick Baleydier ( j'espère n'avoir oublié personne ) .
StonerandMore : Pouvez- vous nous résumer les éléments marquants du groupe depuis la sortie de votre 1er LP " Tibetan Monk "?
William :
Des concerts très agréables avec des rencontres très agréables comme Earthless au Ferrailleur à Nantes ou Yawning man et fatso jetson au Glazart à Paris. Une tournée avec Steak et Crystal head très sympas ces anglais! Jammer dans la forêt au milieu de la nature ou en pleine nuit au pied des volcans d’Auvergne aux Volcano sessions. D'ailleurs en 2016, on va remettre ça dans des lieux encore plus insolites.
Un enregistrement de plusieurs jours à l'auditorium du Louvre dans des conditions extraordinaires. Et des rencontres très intéressantes Puis aussi des déceptions. La vie quoi..
StonerandMore :
Pouvez- nous parler ce cette nouvelle galette ?
William :
Nous sommes très fiers de cet album. Non pas seulement parce qu'il est le produit de notre travail, mais surtout parce que l'on estime qu'il est très riche en nuances, en émotions, en couleurs et en spiritualité.
La performance technique n'a aucune importance une fois que l'on atteint un certain niveau. La technique doit être une base acquise et solide sur laquelle on marche.
Ce qui est important c'est ce que l'on construit au-dessus de cette base, la signification de ce que l'on fait.
Nous on croit à fond à l'aspect spirituel et magique de la musique. La musique exprime des choses, permet de voyager dans son esprit, permet de se déconnecter d'une réalité râpeuse, anxiogène et désagréable. On a choisi l'électricité et ce format de musique pour exprimer nos tentatives d'élévation spirituelle, une recherche d’hyper conscience.
On y croit à fond. On ne fait surtout pas de la musique dans un but de frime et de posture artificielle ou pour imiter de près ou de loin et névrotiquement des idoles lointaines.
On est fier de notre album car on pense que celle ou celui qui se posera et qui s'autorisera à écouter ce disque dans une contexte apaisé du début jusqu'à la fin, même comme un film qu'il regarde (ça doit être finalement la même démarche..) voyagera forcément dans sa tête, et ouvrira sans doute quelques portes. C'est un album destiné à ceux qui ne se mentent pas à eux-mêmes.
"Sukuma" signifie "élévation" - La démarche vers une élévation est forcément violente et mystique. Prenez le temps d'expérimenter ça et vous comprendrez. Pour nous ces sons ne devraient pas servir à autre chose.
J'ajoute que l'on a choisi un artwork représentant une peinture de la série des grandes têtes du peintre René Pradez (1933 -2013). Ce visage est selon nous totalement en phase avec la musique de ce disque - Écouter la musique en fixant cette peinture procure une sensation de dialogue avec une énergie, une sorte de convergence de fluides énergétiques. Il faut donner une chance à ces sensations.
StonerandMore :
Qu'est - ce que vous écoutez Alex, Guillaume et William sur votre pick up ou votre smartphone en ce moment ?
William :
J'écoute Domadora ; les futurs morceaux .
Alex :
En ce moment j'écoute Amon Düül II et Led Zep, j'aime bien mater des lives du DunaJam sur le net aussi - ça a l'air bien cool ce truc .
Guillaume :
Pas grand-chose, je traîne sur le net, parfois, à écouter des ragas indiens, des chants mongols ou tibétains, ou Joy Division.
StonerandMore :
Question matos : guitares, effets, ... quelle est la panoplie utilisée en studio, en live ?
William :
Matos simple sans rentrer dans le détail - wah - disto - delay - et une petite B9 que l'on entend sur Jack Tripping. guitare Strat et Lespaul.
Alex :
Je suis pas endorsé alors on s'en fou héhé
Guillaume :
Toujours le même set up, ma Gibson Grabber avec un bass big muff et un peu de phaser comme sur Indian depression ou de l'octaver sur Jack Tripping et Rocking crash hero .
StonerandMore :
Un mot sur la scène heavy rock, stoner française, européenne que vous côtoyez.
William :
Il y a en France des perles de groupes que les orga françaises devraient plus développer au lieu de trop encenser et admirer les américains. (Même chose pour le public..)
Guillaume :
Y a tout le talent qui faut en France...
StonerandMore :
Les projets, les envies, pour 2016 ?
William :
Enregistrer des nouveaux morceaux, jouer dans des lieux improbables, trouver le schéma idéal pour continuer à développer le concept Domadora avec notre approche différente de la production musicale - rester en phase avec nous-même.
Alex :
Faire pleins de concerts pour montrer la puissance de la Domadora
Guillaume :
Jouez dans des fréquences tellement basses, qu'on ne m'entendra peut être plus, mais on me sentira...
StonerandMore :
Merci à tous les trois et longue vie à Domadora !
A+,
jeanmid
jeanmid