Mieux vaut tard que jamais voici la chronique du festival Stoned From the Underground :
Ce festival allemand méritait bien un voyage . Direction Erfurt donc ; charmante bourgade de 200 000 habitants et capitale de la verte et bucolique région de Thuringe située dans l'ancienne Allemagne de l'Est . Trois jours de rock haute tension et sous toutes ses formes , le stoner étant majoritairement représenté .
Un festival situé à côté d'un lac - qui tendait ses bras aux amateurs non frileux de baignades ou aux trop bourrés pour s'en rendre compte . Deux scènes : une petite sous bâche et une grande en plein air . La foule était au rendez -vous malgré que le 14 juillet soit non férié chez les teutons .
JOUR 1 :
Honneur à deux groupes d'outre -Rhin : Breit et Church of Mental Enlighment qui démarrent les hostilités en milieu d'après midi et qui ont la rude tâche de chauffer un public encore peu nombreux .
Le premier nous offre du gros son heavy doom sous ectasy
avec une chanteuse sous Tranxène . Contraste très (trop? ) saisissant
pour stimuler un véritable intérêt, en tout cas en ce qui me concerne .
Le deuxième groupe navigue dans une veine heavy blues 70s punkisant et il a su remuer
l'auditoire et faire monter la température sous la tente grâce notamment à un chanteur complètement déjanté .. Belle
performance !
Passons aux choses sérieuses avec Stoned Jesus qui étrenne la grande scène ; une scène presque trop grande puisque le trio habituel était réduit à un duo , le bassiste étant absent . Mais le charisme et l'humour d'Igor combinés à l'énergie communicative de Viktor derrière les fûts on largement réussi à faire oublier cette absence . On a bien entendu repris l'hymne,du groupe "I'm the Mountain " en cœur . Grand moment !t
Place aux grecs de 1000 Mods qui ont fait monter la sauce à grands renforts de riffs ultra fuzzés et de tirs croisés des deux gratteux . La foule rassemblée ne s'y est pas trompée .Mention particulière au bassiste - chanteur qui n'a pas ménagé son énergie et sa vitalité pour capter l'attention du public . Un groupe à revoir lors d'un set plus long .
Changement de ton avec l'arrivée des canadiens de Dopethrone : place aux sonorités ultra graves , aux riffs lourds de chez lourds et aux chants carnassiers et démoniaques du leader Vince . Un set sans concessions de près d'une heure qui décrassent les tympans et le reste . Mes boules Quies n'ont sont toujours pas remis ..
Pour terminer cette première journée le festival teuton avait invité un groupe hollandais de speed 'n'roll qui effectuait sa dernière tournée : Peter Pan Speedrock . Après vingt ans d'activité le trio batave a su garder toute sa fraicheur et l'une de ses qualités qui ont fait sa réputation : l'énergie positive . Les trois gars n'ont pas hésité à mouiller le maillot dans un set où s'enchainent les titres à 100 à l'heure .
Après ça il était temps d'aller retrouver les bras de Morphée pour un repos bien mérité .
JOUR 2 :
Démarrage en fanfare avec les suisses de Hathors qui attaque la petite scène avec leurs compositions grungy - hardcore -psychédéliques . Un show complétement débridé , belle mise en jambes pour la suite et réchauffer nos corps encore alanguis par le manque de sommeil .
Place à la grande scène avec les suédois de The Order of Israel qui remplaçaient au pied levé Gorilla Monsoon . Malgré 12 heures de voyage dans les pattes le quartet de Göteborg a parfaitement tenu son rang et nous a offert un show bien maitrisé composé de morceaux épiques influencés par les 70s et les Black Sabbath . Manquait peut être la petite flamme d'originalité ..
Leurs compatriotes d'Hypnos sont ensuite montés sur scène dans un même registre typé seventies mais plus blues rock Mention particulière au chanteur flûtiste Philip Lindgren pour ses interventions à la Ian Anderson et au soliste qui nous a époustouflé lors de ses magnifiques chorus .
Place au combo espagnol Toundra : un quartet instrumental basé à Madrid . Véritable coup de cœur de cette après midi . Superbes titres colorés et ensorceleurs mélangeant post rock et stoner . Combinaisons parfaites entre légèreté des mélodies et puissance des riffs en stéréo des deux guitaristes . On en redemande !
Avec un petit changement d'ordre d'apparition est ensuite survenu Kamchatka et son guitariste barbu Thomas Andersson . Plus en forme qu'en octobre au Sky High Festival le trio nous a balancé un très bon set heavy bluesy avec des soli moins démonstratifs mais avec plus de groove ce qui a contribué sans trop de mal à remuer un auditoire déjà conquis .Une bonne partie du répertoire a été passé en revue sans oublier les premiers albums - mes préférés . On aurait aimé que le set dure sans doute un peu plus longtemps ...
Les choses sérieuses sont arrivées avec le groupe suédois Spiritual Beggars qui m'a vraiment surpris et ravi . Baignant dans un heavy metal old roots , claviers à l'appui , les compos des scandinaves ont touché leur cible et le public avec . Un show professionnel avec un chanteur - Ian Gillan sort de ce corps - qui sait jouer avec son auditoire , un guitariste munie d'une six cordes flamboyante et qui sait aussi balancer de super soli quand il le faut . Une équipe de choc allié à des compos en béton . Bravo les gars !
Pour clôturer en beauté cette folle journée quoi de mieux qu'un peut de desert rock ? Et qui de mieux pour le personnifier ? Mister Brant Bjork bien sûr ! Une grosse heure de groove , de fuzz qui réchauffent les oreilles et le corps avec un Brant Bjork qui garde la cool attitude . Un vétéran de la scène desert - stoner il a joué le jeu sans trop en faire . On a eu le droit à quelques nouveaux titres de son prochain album qui sort à la rentrée mais aussi des plus anciens comme "Hydraulicks" de Che. J'adore ! Après un rappel il était de rejoindre ses pénates .
JOUR 3 :
Les têtes ayant (beaucoup ) pliées mais n'ayant pas encore cédées il restait encore suffisamment d’anergie pour attaquer le troisième jour .
L'heure de démarrage des concerts du jour - 13H - incompatible avec la fatigue accumulée et les litres de bière ingurgités - ne m'a pas permis de voir le groupe autrichien Pastor sur scène . Je démarrai donc avec les allemands de Dampfmaschine qui ont balancé leur set de rock punkisant sans fioriture pendant plus d'une demi heure . J'ai préféré aller glaner quelques tee shirt et laisser leur chanteur fou finir de pousser ses vocalises au rupteur tout seul .
Véritable début des hostilités pour moi avec le groupe Heat . Les berlinois nous ont proposé un set honnête de heavy - hard rock 70s . Même si leurs compostions ne réinventent pas la roue ils ont su transmettre leurs bonnes vibrations dans le public encore clairsemé de ce début d'après-midi .
Les allemands étant encore à l'honneur depuis le début de ce festival - ce qui est un peu normal - nous avons vu débarquer les Travelin Jack : réunis derrière leur chanteuse guitariste Spaceface les musiciens ont délivré un show haut en couleur - comme leurs habits de scène - sauce glam rock survitaminé . Le groupe nous a notamment offert une belle reprise de Bowie en final . Une belle prestation surprise .
On avait pas encore eu notre dose de doom aujourd'hui .
Witchsorrow s'est fait un malin plaisir d'y remédier . Le trio grand breton a pris d'assaut la scène à grand renfort de riffs lourds et graves et de paroles maléfiques . Mais le groupe , un peu trop statique sans doute , n'a pas su déclencher l’enthousiasme du public . Dommage.
Ce fut carrément le contraire avec l'arrivée des danois de Causa Sui sur scène . Pour ma part j'étais impatient de les découvrir pour la première fois en concert . Je n'ai pas été déçu . Ils nous ont offert en version live une belle compilation de leurs meilleurs titres , récents ou plus anciens pour notre plus grand bonheur . Un show sans fioriture mais où l'émotion était palpable . Les mélodies envoûtantes de Jonas Munk alliées aux nappes de claviers de Rasmus Rasmussen et à une section rythmique dynamique a totalement comblée de joie une foule surexcitée . Encore une fois on aurait été plus de temps pour continuer de savourer les délices musicaux des danois .
Autre belle surprise du samedi : le groupe suédois - eh oui encore un - Suma . Le trio - supporté par un quatrième larron aux machines et effets - nous a présenté une prestation magistrale . De longs morceaux épiques , des sons monstrueux qui absorbent tout l’espace , des sonorités stratosphériques qui vous donnent des frissons dans le dos . Mais le plus remarquable de la bande est sans doute le batteur , Erik , qui m'a frappé ( c'est le cas de le dire ) par son énergie et sa puissance comme son visage qui respirait littéralement la musique . Un grand moment .
Une belle claque nous attendait : celle donnée par les hollandais de Gomer Pyle . Un style tout en touché , en émotion . Comme celle partagée par le public en transe lorsque les premières notes de "Detrimental " ou d'"Albino Rattlesnake " ont résonné . Leur heavy rock mâtiné de psych et de krautrock combiné à une rythmique syncopée a fait l'unanimité dans la foule rassemblée autour de ces quatre musicos habités par le bonheur de jouer. On a pris notre pied . Merci les gars !
Pour finir un groupe américain , un des rares présents sur le festival non étiqueté Stoner mais plutôt alternative rock . Le groupe Mother Tongue qui existe depuis les années 90 a su garder une fraicheur et une authenticité qui est manifeste en live . Ils continuent à écumer les scènes notamment en Allemagne . Les compositions mélangent plusieurs styles , du rock , de la fusion au funk avec un GROOVE gros comme ça ; une sorte de Red Hot Chili Pepper période Mother's Milk . Le groupe a réussi à déchainer la foule endiablée avec son set débridé et énergique . Agréable surprise pour cet fin de festival .
Il est temps d'aller regagner mon hôtel afin de pouvoir affronter les 900 km du lendemain . Super festival , super organisation . Merci Stoned From The Underground . A l'année prochaine j'espère !
A+,
jeanmid
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